Résumé : "Le bourg d'Ault avait deux villages, le village au bord de la mer et le village en haut de la côte. Il y avait une église, l'église d'en bas… Un jour l'ouragan a soufflé, un coup de mer est venu, l'église a sombré…" "Depuis la catastrophe du bas-village, tout le bourg d'Ault s'est réfugié sur la falaise. Il se défend comme il peut. La mer est rude sur cette côte…" L'auteur de ces lignes ? Victor Hugo, de passage sur la côte en 1837. Victor Hugo fasciné par ce village sous les eaux, ce clocher "battu des vagues", ce cimetière englouti… Victor Hugo qui ajoutait : "Cet endroit est beau. Je ne pouvais m'en arracher…" Toute l'histoire du bourg, nouvelle ville d'Is picarde, en quelques lignes. Car l'histoire d'Ault, depuis les temps les plus anciens, n'est rien d'autre qu'un long combat : pas à pas la mer avance, mètre par mètre le falaise recule, et les malheureux Aultois, sans cesse arc-boutés, s'acharnent à retarder cet assaut séculaire, voyant avec angoisse leurs habitations s'effondrer dans l'abîme, leurs rues s'approcher du précipice et leur territoire, semblable à une peau de chagrin, se rétrécir de jour en jour. Le bourg d'Ault a un très long passé. Un passé que bien des villes plus populeuses pourraient lui envier. Tour à tour site préhistorique, oppidum romain, humble bourgade de pêcheurs dans le Vimacensis Pagus, colonie des moines de l'abbaye de Saint Valery, siège d'une importante Châtellenie, fief d'illustres familles princières, port de pêche d'une importance égale à celle de Boulogne, grand centre serrurier du Vimeu, coquette station balnéaire plus connue sous le nom des trois plages sœurs d'Ault-Onival-Bois de Cise, le bourg a une histoire passionnante, mouvementée et très riche. Elle aurait mérité depuis longtemps d'être contée. Une omission aujourd'hui réparée. J.M. Juin 1989